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Vous êtes présents à Rabat depuis cet été. Pourquoi une telle dispersion ?

Didier Hermann : Nous sommes implantés depuis plus longtemps en Inde. Mais nous avions besoin d’un niveau intermédiaire, à une distance raisonnable, pour contrer la terrible pression sur les prix que nous subissons depuis deux ans dans nos affaires courantes.

Il nous fallait trouver le moyen de proposer nos prestations traditionnelles de maintenance et de développement à des tarifs plus compétitifs. Or, les prix de revient sont plus faibles dans les pays d’Afrique du Nord ; les ingénieurs marocains ont un haut niveau de compétence, et la plupart de nos clients connaissent ce pays…

Comment votre centre marocain est-il organisé ?

Même si nos ingénieurs sont marocains, le management reste français. L’entité commune que nous avons créée est basée à Rabat. Ce sera un centre de production dédié à nos clients européens. Les projets informatiques y seront traités partiellement ou globalement, selon les besoins du client et en fonction des gains de productivité qu’il souhaite réaliser.

Les clients ont donc le choix entre payer cher en France ou économiser au Maroc…

Nous sommes clairs avec eux. Nous réalisons, en moyenne, entre 15 et 20 % d’économie sur nos coûts directs en région, contre environ 30 à 40 % au Maroc. Mais il faut aussi prendre en compte les coûts indirects, tels ceux des communications.

Le taux journalier moyen, qui ne constitue pas l’unique indicateur, variera de un à trois selon le profil de l’informaticien et la complexité du projet.

Mais n’y a-t-il pas péril en la demeure pour les informaticiens français ? Et donc pour vous…

Nous ne nous situons pas dans une optique de destruction d’emplois. Certaines prestations peuvent aujourd’hui être délocalisées, comme la maintenance applicative et aujourd’hui le développement.

Mais plus la durée du développement est courte, plus il sera difficile de développer et de travailler à distance avec des équipes éloignées.

Dans quelques années, entre 70 et 75 % des prestations seront réalisées dans des centres de services de proximité. Elles concerneront la maintenance et l’évolution applicative. Le restant sera dédié au développement de nouveaux projets simples.

En effet, plus l’interaction est forte entre les acteurs, plus il s’avère difficile de délocaliser le projet. C’est pourquoi je ne suis pas inquiet aujourd’hui pour les services informatiques français. Bientôt sortis de la crise, ils pourront retrouver toute leur spécificité et une productivité suffisante pour demeurer compétitifs.